Construit, en Creuse, dans un site exceptionnel où les ouvrages militaires se sont succédés depuis les Romains, le château actuel date en partie des XIIe, XIIIe et du début du XVe siècle. C’est le Maréchal Jean 1er de Brosse, (1375-1433) compagnon de Jeanne d’Arc (1412-1431) qui le reconstruisit vers 1400. On peut voir ses armoiries sur la porte principale. Après Jean II (1423-1483), Jean III (1441-1502) et René (1470-1525) mort à la bataille de Pavie, le Château est passé à Jean IV de Brosse, (1505-1564) époux d’Anne de Pisseleu, (1508-1580) une favorite de François Ier (1494-1547). Après la mort de Jean qui n’avait pas d’enfant, le château passa à sa sœur Charlotte (1506-1540) épouse de François II de Luxembourg (1492-1553). Ils eurent deux enfants, Charles et Sébastien. Au cours du mariage de Charles de Luxembourg (1527-1553) et de Claudine de Foix (1525-1549), le 14 janvier 1548, les balustrades extérieures se sont écroulées sous le poids des spectateurs qui regardaient un carrousel dans la cour. Il y eut un nombre considérable de victimes. Le château passa alors Sébastien de Luxembourg (1530-1569), surnommé Le Chevalier sans Peur, mort au siège de Saint Jean d’Angély puis à sa fille Marie de Luxembourg (1562-1623), duchesse de Penthièvre et Princesse de Martigues. Marie épousa le beau-frère d’Henri III (1551-1589), Philippe Emmanuel de Lorraine, comte de Vaudémont, Duc de Mercœur (1558-1602), ils occupèrent le château puis Philippe-Emmanuel le vendit à sa sœur Louise de Vaudémont (1553-1601) reine et veuve d’Henri III. A la mort de cette dernière, il lui revint et il le laissa alors à sa fille, Françoise de Lorraine (1592-1669) épouse de César de Vendôme (1594-1665), fils légitimé d’Henri IV (1553-1610) et de Gabrielle d’Estrées (1573-1599). En 1640, Françoise de Lorraine échange Boussac avec Henri-Auguste de Loménie (1595-1666) alors secrétaire d’état, contre une terre de La Ville-aux-Clercs. C’est en 1649 que Jean de Rilhac, seigneur de Saint-Paul, achète le château dans lequel sa famille se perpétue jusqu’à ce que l’un de ses membres n’ait de descendance que féminine. Françoise-Armande de Rilhac (1714-1785) épouse en 1730, Jean-Baptiste de Carbonnières (1715-1791). Le château passe à leur fils, Charles-Henri (1735-1808). C’est sa fille Pauline (1774-1841) qui le vend à la ville en 1837. Il devint alors siège de la Sous-Préfecture, la plus petite de France. George Sand (1804-1876) séjourna au Château de Boussac où elle a situé, ainsi qu’aux Pierres Jaumâtres et à Toulx-Sainte-Croix, l’action de Jeanne son premier roman champêtre. C’est d’ailleurs grâce à elle et à Prosper Mérimée (1803-1870), qu’y furent découvertes les célèbres Tapisseries de la Dame à la Licorne, aujourd’hui au Musée de Cluny à Paris, faisant du Château de Boussac un haut lieu de l’histoire de la Tapisserie. La Sous-Préfecture resta jusqu’en 1926, puis le château devint une Gendarmerie jusqu’en 1940. Ensuite, l’abandon pendant vingt cinq ans. Racheté en 1965, il a été patiemment restauré, remeublé et décoré par ses actuels propriétaires. Le château a été restauré par Lucien Blondeau (1929-2016) et son épouse Bernadette. Aujourd’hui habité, il est ouvert au public de Pâques à la Toussaint et chaque été des expositions temporaires de Tapisseries Contemporaines y sont organisées. Il y est présenté en permanence une collection de Tapisseries anciennes et des Tapisseries de Dom Robert. Le Château de Boussac est un jalon essentiel du tourisme en Creuse et un lieu de visite incontournable. On peut visiter une suite de salles de ces époques avec leurs cheminées monumentales et leurs dallages d’origine. Au XVIIIe siècle, le premier et le deuxième étage furent aménagés au goût du temps et l’on peut y voir les salons revêtus de boiseries, ornés de meubles d’époque et de tapisseries anciennes.